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Ils se sont battus pour la France depuis plus d'un siècle...

© Coll. Part / DR
(1888-1952)
Raconté par Sonia Rolland

Amérindien, un des meilleurs tireurs d’élite de la Grande Guerre

FRANCIS PEGAHMAGABOW

NOS HÉROS

EXPOSITION
Pays d'origine
CANADA

BIOGRAPHIE

Francis Pegahmagabow dit « Peggy Â» est né en 1888 à Parry Island, dans la province canadienne de l’Ontario. Indien ojibwée, il appartient à l’une des plus importantes communautés amérindiennes. Orphelin, il est élevé au cÅ“ur d’une réserve, selon les traditions de ses ancêtres. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, désireux d’échapper à un sort peu enviable, il décide de se porter volontaire pour intégrer les Forces armées canadiennes. Le Canada, qui compte à cette époque huit millions d’habitants, dispose alors du statut d’Etat autonome - Dominion – de l’Empire britannique. Il fournit à l’armée britannique quelque six cent vingt-huit mille quatre cent soixante-deux hommes.

Francis Pegahmagabow rejoint le front Ouest à partir de février 1915. Il s’y fait remarquer par ses qualités d’éclaireur. Il s’affirme également comme tireur d’élite hors pair. On lui attribue trois cent soixante-dix-huit soldats adverses abattus. Ses camarades de front le surnomment bientôt « Peggy Â». Avec eux, Francis Pegahmagabow prend part à de nombreux affrontements, parmi lesquels la bataille de Passchendaele (31 juillet-6 novembre 1917), en Flandres, appelée aussi la troisième bataille d’Ypres. Au cours de cette offensive à laquelle participent Britanniques, Australiens et Néo-Zélandais de l’ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps), et qui avait pour objectif d’atteindre Bruges puis de poursuivre jusqu’au littoral. Au terme de trois mois d’offensives meurtrières, qui coûte la vie à huit mille Français, soixante-dix mille soldats de l’Empire britanniques outre cent soixante-dix mille blessés, les forces alliées ne progressent que de neuf kilomètres. Du côté des forces allemandes, on compte près de près de deux cent soixante mille hommes mis hors de combat. Francis Pegahmagabow fut blessé à une jambe, lors de cette effroyable bataille.Une fois rétabli, il est renvoyé au front, en Belgique. Il rentre au Canada en 1919, titulaire de plusieurs médailles militaires dont une pour acte de bravoure. Il demeure l’un des rares soldats canadiens à avoir combattu tout au long de la Grande Guerre.

Le caporal Francis Pegahmagabow s'engage alors dans la milice au sein du régiment Algonquin, créé en 1900 et intégré à une brigade de Réserve au sein des Forces canadiennes. Traditionnellement, ce régiment incorporait des habitants des territoires du Nord canadien et prit part à toutes les plus importantes batailles de la Première Guerre Mondiale, comme à Ypres, en 1915 puis 1917, dans les Flandres comme dans la Somme, en 1918, jusque sur la ligne Hindenburg. Le Canada déplora, durant la Grande Guerre, soixante mille tués et quelque cent cinquante mille blessés. Père de six enfants, Francis Pegahmagabow prend fait et cause pour les siens, dont il déplore la misère et dénonce l’injustice dont ils sont victimes. Il milite en faveur des droits naturels des Indiens. Il s’implique ainsi dans le mouvement en faveur de l’autodétermination institué par la Confédération des Six-Nations iroquoises (Mohawk, Cayuga, Onéida, Onandaga, Sénéca et Tuscarora) et contribue à la création, en 1920, de la Ligue des Indiens du Canada. Polyvalent, Francis Pegahmagabow remplit divers métiers, notamment dans une usine de munitions au cours de la Seconde Guerre mondiale. Mais, par-dessus tout, sa volonté à faire évoluer les droits des Indiens reste intacte jusqu’à sa mort qui survient le 5 août 1952, à l’âge de soixante-quatre ans. Francis Pegahmagabow a été honoré en 2003 lors du dévoilement d'une plaque commémorative dans la ville de Parry Sound, en Ontario, en tant que soldat amérindien le plus décoré de l’histoire du Canada.

 

 

 

LIENS

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Raconté par

Sonia ROLLAND

Née en 1981 au Rwanda, sa famille s’installe en France en 1994, après le génocide. On découvre pour la première fois son visage lors de l’élection de Miss France en 2000. Elle se dirige ensuite vers des rôles pour la télévision notamment Léa Parker sur M6 et joue en 2013 dans Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier. L'association Maïsha Africa, qu'elle fonde avec sa mère en 2001 pour venir en aide aux enfants devenus orphelins suite au génocide, est aujourd’hui très active au Rwanda.

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