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Ils se sont battus pour la France depuis plus d'un siècle...

© Australian War Memorial
(1885-1951)
Raconté par Alice Taglioni

Un de ces 300 aborigènes venus se battre en Europe pendant la Grande Guerre

DOUGLAS GRANT

NOS HÉROS

EXPOSITION
Pays d'origine
AUSTRALIE

BIOGRAPHIE

Douglas Grant, de son vrai nom Poppin Jerri, a marqué son époque en tant que l’un des rares aborigènes à servir dans l’armée australienne durant la Première Guerre mondiale. Une démarche loin d’être aisée dans une société alors profondément raciste à l’égard des autochtones. Poppin Jerri fut recueilli en 1887 par le directeur du Musée australien de Sydney, après le massacre de ses parents par des colons. Très vite, il part avec son père adoptif au Pays de Galles où il suit des études et devient dessinateur. Revenu plus tard en Australie, il est alors confronté à la déclaration de guerre et à la mobilisation des volontaires australiens pour combattre au sein de forces de l’Empire britannique.

 

Les Australiens préférèrent recourir au volontariat, refusant la conscription par deux referendums (en octobre 1916 puis décembre 1917). Les premiers soldats australiens sont envoyés – le 1er novembre 1914 – en Égypte afin de renforcer la défense du canal du Suez. En janvier 1916, à 34 ans, Douglas Grant s’engage dans l’armée australienne, au sein du 34e bataillon d’infanterie. Mais les lois racistes interdisent aux Aborigènes de quitter l’Australie.

Insistant, il finit par obtenir gain de cause et rejoint le territoire français en août 1916, au sein du 13e bataillon d’infanterie. Comme les Canadiens et les Néo-Zélandais, les Australiens renforcent la British Expeditionary Force (BEF) à hauteur de cinq divisions. Le Corps d'armée australien et néo-zélandais (Australian and New Zealand Army Corps ANZAC) combat sur le front Ouest de 1916 à mai 1918. Douglas Grant est fait prisonnier à Bullecourt, le 11 avril 1917, au cours de la bataille d’Arras (9 avril-16 mai 1917) qui fit près de cent cinquante mille soldats alliés tués, blessés ou disparus. Prisonnier de guerre en Allemagne, Douglas Grant fascine les autorités allemandes et les anthropologues du fait de ses origines aborigènes et de son éducation très britannique. Le sculpteur allemand Rudolph Markoeser fit de cet objet de curiosité ambiguë un buste en ébène. Douglas Grant devient par ailleurs responsable du bureau d’entraide britannique au sein d’un camp de prisonniers installé à côté de Berlin et majoritairement composé de soldats indiens de l’Empire.

 

Douglas Grant demeure l’un des trois cent Aborigènes venus se battre en Europe en dépit de l’opposition du gouvernement fédéral. Devenu un symbole national, Douglas Grant repose aujourd’hui sur ses terres, à Sydney.

 

 

 

LIENS

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Raconté par

Alice TAGLIONI

Née en 1976 à Ermont, elle se destine d'abord à une carrière de pianiste avant de faire ses débuts au cinéma dans La Bande du Drugstore  de François Armanet. Avec son rôle dans Mensonges et trahisons et plus si affinités de Laurent Tirard, sa carrière décolle. On la voit alors à l'affiche de nombreux films. En juin, on pourra la découvrir aux côtés d'Isabelle Adjani et Vanessa Paradis dans Sous les jupes des filles, réalisé par Audrey Dana.

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