
Ils se sont battus pour la France depuis plus d'un siècle...
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BIOGRAPHIE
Addi Bâ Mamadou quitte la Guinée à l’âge de dix sept ans et arrive en France comme cuisinier au temps de l’exposition coloniale de 1931. En septembre 1939, Addi Bâ, en dépit de sa petite taille, 1,55 mètre, s'engage. Il est affecté au 12e régiment de tirailleurs sénégalais qui a été recréé à Marseille peu après la déclaration de guerre et qui prend le nom de 12e RIC en juin 1940. Dans la nuit du 18 juin 1940, Addi Bâ est fait prisonnier. Sous ses yeux, plusieurs Africains sont exécutés par les Allemands. Le soir même, il s’évade.
Addi Bâ se cache quelques semaines dans la forêt vosgienne avec d’autres camarades qu'il aide à passer en Suisse, mais lui, choisit de rester en France, car contrairement à de nombreux camarades directement arrivés d'Afrique, il connaît bien le pays, ses habitants et leurs habitudes. À Tollaincourt, dans les Vosges et loin de la guerre, il est quasiment adopté par les villageois de cette France rurale qui a souvent bien moins de préjugés que dans les zones urbaines. En février 1943, le gouvernement de Vichy doit accepter des autorités d'occupation allemande la mise en place du service du travail obligatoire (STO) par lequel les jeunes français sont envoyés travailler en Allemagne. Nombreux sont alors ceux qui quittent les villes et leurs familles afin de se regrouper dans des zones rurales difficiles d'accès pour fuir ce service. Les Vosges deviennent ainsi un lieu de refuge qui peu à peu va donner naissance aux maquis et aux actions de résistance armée.
C'est ainsi qu'en mars 1943, Addi Bâ Mamadou fonde avec Marcel Arburger, le camp de la Délivrance au cœur des Vosges. Dénoncé, ce regroupement de jeunes gens réfractaires au STO est évacué en hâte le 11 juillet 1943. Quatre jours plus tard, les Allemands viennent arrêter, Addi Bâ, chez lui. Il tente de s'enfuir en sautant par la fenêtre mais est atteint par un tir de mitraillette. Blessé, il est incarcéré à la prison d’Épinal et interrogé par la police allemande qui n'obtient pas les renseignements recherchés. Le 18 décembre 1943, il est fusillé.
À la libération, son combat est oublié. Il faut l’engagement de quelques-uns pour qu’on honore enfin sa mémoire et que la Médaille de la Résistance lui soit remise en 2003. Aujourd’hui, plusieurs rues et monuments portent son nom dans les Vosges et un film, plusieurs livres et autres récits lui rendent désormais hommage.
LIENS
Raconté par

Lilian
THURAM
Né en 1972 à Pointe-à-Pitre, il devient un footballeur au destin glorieux, car il connaît la victoire dès la coupe du monde en 1998 et celle de la coupe d’Europe en 2000. Il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1998. Il est alors considéré comme l’un des fiers représentants de la génération « black, blanc, beur ». Après une carrière de footballeur, il crée en 2008 la Fondation Lilian Thuram. Education contre le racisme